kibuye, jeudi 12.07.07


les mardis et jeudis matin à kibuye, c'est "gacaca" (prononcez gatchatcha) : des tribunaux populaires jugent les génocidaires de 94 et les citoyens doivent être présents pour témoigner.

l'approvisionnement en bières et eaux attendra donc encore un peu.

andré ayant un chantier ici, m'a demandé d'aller y prendre quelques photos et je me dirige vers son chantier ; comme il m'a l'air plus proche que je ne le croyais, j'y vais et y rencontre les ouvriers.
le contact est difficile car ils ne parlent tous que le kinyarwanda qui est la langue la plus populaire des trois officielles (eux aussi !) avec le français et l'anglais.
le chef de chantier, homme d'âge respectable, se pointe et il parle le swahili du coin ; je comprends que la seule façon de prendre des photos est de payer.
après moultes négociations, il me laisse photographier à mon aise.

de retour, je croise une cour de récréation, une aubaine pour liquider encore quelques uns de mes bics emportés ; ne les ayant pas avec moi, je leur promets de retourner les chercher à l'hôtel et de revenir directement.
à mon retour, le comité d'accueil m'attend et je fais une trentaine d'heureux ; j'ai encore une quarantaine de bics à distribuer.

apéro bien mérité à la terrasse de l'hôtel en attendant l'en-cas commandé : gougenette de poisson tartare ; je n'ai aucune idée de ce que cela peut signifier mais on verra ; il s'avérera que ce sont des sortes de croquettes très bonnes.

en attendant le plat, j'entends des hurlements sur la plage : une serveuse du restaurant, assise sur une chaise, gesticule des jambes en faisant savoir qu'un serpent circule près d'elle.
les baigneurs rappliquent, le serpent plonge, les cailloux pleuvent en sa direction, une pirogue se met à l'eau et la poursuite s'engage, les coups de bâton essaient de tuer l'animal qui se redirige vers la plage.
la foule s'agglutine, les enfants de retour de l'école admirent le spectacle, coups de bâton encore, pierres, ... mais le serpent se réfugie sous le ponton, sauf !
la patronne de l'hôtel me dit que c'était un serpent dangeureux.

après quatre coups de téléphone, ne parvenant pas à joindre ignace ("guide touristique"), je pars à pieds vers le centre et le croise ; il fait sa course en cours et me retrouve au centre.
comme le directeur de la banque n'est pas là, on me refuse de m'échanger les dollars contre les francs rwandais dont j'ai besoin pour payer l'hôtel demain.
ignace m'amène dans une autre banque qui ne fait pas le change non plus puis chez un pasteur qui pourrait peut-être le faire mais cela ne s'arrange pas non plus.
comme je suis dans une école, j'en profite pour sortir mes dernier bics et c'est l'émeute indescriptible jusqu'au moment où je n'en ai plus, et même, alors ...

en passant, je réseve mon billet retour vers kigali pour demain ; cette fois, ce sera un vrai bus, de 29 places, avec de l'espace pour mes longues guibolles et en plus, (allez comprendre), c'est moins cher : 1.62 EUR pour les 126 km ; mais comment font-ils ?

ignace me fait visiter des très beaux coins de sa ville ; ce lac, ces collines, c'est superbe et nous faisons même une ballade à pied le long du lac.
ayant vu un superbe endroit à photographier, je demande à ignace de s'arrêter ; il est fort réticent mais fini par accepter.
au moment de reprendre la route, je comprends : nous sommes dans une montée et sa mobylette ne peut pas redémarrer chargée de deux personnes et il me propose de "piétiner" jusqu'en haut de la côte et me reprend là-haut.

après près de trois heures, je lui offre un verre dans une petite paillotte au bord de l'eau et j'immortalise la mobylette que m'a véhiculé toute l'après-midi ; vous pouvez admirer le casque blanc qui m'a coiffé durant toute la journée !

je retourne à pied à l'hôtel ; sur les 300 mètres de route, deux enfants, au courant, me demandent un bic ; ma réputation est faite.

à l'hôtel, en tirant les rideaux, un colocataire me tombe dessus : c'est un lézard, inoffensif et mangeur de moustiques.
nous logerons donc ensemble cette nuit.

je suis vanné.
le repas de l'hôtel ne manque pas d'ail mais il n'y a que le lézard qui en pâtira et j'aurai peut-être une meilleure place dans le bus demain.

j'ai un doute : j'ai l'impression qu'andré m'avait parlé de maisons en bois et je crois que je me suis trompé de chantier ce matin ; tant pis.

ce jeudi aura été une de mes meilleures journée en afrique.

mercredi 11.07.07
vendredi 13.07.07